Lettre d’Informations Chiropratiques DECEMBRE 2009
Benoit ROUY DC (03 86 51 33 79)
Cher (e)s patient(e)s,
Pour la fin de cette année 2009, je vous propose, non pas un conte de Noel, mais le récit de l’extraordinaire destin du Dr Thurman Fleet D.C, l’un des pionniers de notre belle profession à qui nous serons toujours redevables.
Bonne année 2010 à tous !
Thurman, huitième enfant de Georges et Alice Fleet, voit le jour le 14 septembre 1895 (quatre jours avant le premier ajustement historique de D.D. Palmer), à Blackburg, en Virginie. Le 14 juillet 1914, à l’âge de 18 ans, il s’engage dans l’armée U.S. En juin 1917, le sergent Fleet rejoint le Corps Expéditionnaire américain, plus précisément le 26ème Régiment d’Infanterie du Général Pershing, en France, dans la région de Verdun.
Après plusieurs mois abominables dans les tranchés, l’«Enfer sur terre » (c’est le titre de son journal, particulièrement éprouvant, retrouvé en 1977 par son fils), et après avoir accompli plusieurs actes de bravoure exceptionnels, il est promu au rang de capitaine sur le champ de bataille !
Il finit la guerre comme l’un des soldats les plus décorés de la Première Guerre Mondiale : Distinguished Service Cross, Silver Star, Purple Heart, Croix de Guerre avec Palme, Légion d’honneur, Croix de l’Ordre de St George russe ! C’est un véritable héros qui rentre en Amérique en 1919.
Malheureusement le capitaine Fleet ne rapporte pas que la gloire et des décorations. Les expositions au gaz moutarde et les quelques éclats d’obus qu’il a toujours encastrés dans le crâne vont lui occasionner de multiples troubles qui ne font qu’empirer au fil des années : maux de tête terribles, dépression, cauchemars, difficultés respiratoires : le vétéran n’a pas 30 ans mais il est déjà bien usé…En 1928 c’est bien simple, les médecins militaires ne lui donnent plus qu’un an à vivre !
En 1929, en désespoir de cause, et aussi par hasard (il a vu sa plaque en se promenant dans la rue), il entre dans le cabinet du Dr Anderson D.C., chiropraticien à Corpus Christi, sur la côte sud du Texas, où Thurman s’est installé avec sa famille, et où il pense finir sa courte vie.
Bien des années plus tard, il se souviendra :
« J’acceptai de devenir son patient, bien que je ne cru pas une seconde à la chiropratique, en fait je ne savais rien de la chiropratique !
Mais le gars était tellement honnête et convaincu qu’il pouvait m’aider, que je voulais vraiment tenter ma chance.
Il entreprit donc de me faire ses ajustements chiropratiques et à ma grande stupéfaction, je commençai à réagir positivement ! »
La suite appartient désormais à l’histoire chiropratique. En 1931, l’amélioration inespérée de son état l’autorise à retourner à San Antonio, son point d’attache, où il s’inscrit immédiatement au Texas Chiropractic College ! Sa scolarité s’effectue dans un climat franchement euphorique, mais ses rapports avec le directeur de l’école, James Drain D.C., une autre forte personnalité, sont souvent tumultueux, car Fleet soigne déjà des patients chez lui le soir après les cours, avec un succès croissant d’ailleurs, mais avant même d’avoir eu son diplôme ! Après plusieurs années de démêlés avec le T.C.C, il obtient finalement son diplôme en 1935 ! Il a 40 ans.
Très vite sa pratique devient tellement gigantesque que durant les heures de consultation, les autorités de San Antonio doivent fournir en permanence deux policemen pour régler la circulation aux abords de sa clinique, en 1932, et alors que la chiropratique est encore illégale au Texas ! Douze chiropraticiens travaillent bientôt pour lui, et pendant ses heures creuses ( !) il met au point un modèle de colonne vertébrale de démonstration en aluminium entièrement articulée, le Fleet Spinal Demonstrator, qui, entre autre, va aider l’avocat des chiropraticiens texans, E.B. Simmons, à démontrer, lors des nombreux procès, les théories chiropratiques.
Après plusieurs années de succès, d’observations, et d’expériences, il arrive à la conclusion suivante :
« Chaque individu est triple et est constitué d’un corps, d’un esprit, et d’une âme. Le manque d’harmonie entre chacune de ces entités aboutit à ce qu’on appelle la maladie. »
Il ajoute dans une de ses brochures destinées à ses patients :
« Aucun docteur sur terre n’a jamais guéri une seule maladie. La seule contribution du thérapeute à la guérison est de permettre au corps, à l’esprit et à l’âme du patient d’être dans de bonnes conditions pour que la nature puisse commencer cette guérison. On ne peut rester en bonne santé que grâce à une hygiène de vie correcte. Il n’y a pas d’autre moyen. Nous (chiropraticiens) faisons notre part du travail en libérant vos nerfs, afin qu’ils puissent travailler correctement, c’est tout ce que l’on peut faire. Le reste dépend de vous. »
Pour mettre en pratique ce qu’il a baptisé l’Institut de CONCEPT THERAPY (CT), véritable ancêtre du courant de ce que l’on appelle aujourd’hui la Médecine Holistique, il crée un centre multidisciplinaire, la Universal Health Foundation, animé par des chiropraticiens et des allopathes, et qui propose un programme de traitements associant chiropratique, kinésithérapie, diététique, et psychothérapie.
Le 1er Septembre 1944, et suite au retentissement national des résultats exceptionnels qu’il a obtenu grâce à la CT, il inaugure son premier cours, destiné à enseigner sa méthode, devant 47 chiropraticiens. Le premier « étudiant » n’est autre que James Drain D.C., avec qui il avait pourtant « ferrailler » durant toute sa scolarité, mais qui deviendra l’un de ses plus fidèles amis et l’un des propagandistes les plus efficaces de la Concept Therapy.
Devant le succès croissant des séminaires désormais mensuels que donne Thurman Fleet, les chiropraticiens affluent de tout le pays, et les personnalités chiropratiques les plus influentes de la deuxième moitié du Vingtième siècle y défileront toutes, tels que : James Parker D.C., Raymond Nimmo D.C., ou Leo Spears D.C.
Les années suivantes, Thurman Fleet déménagera son Institut à plusieurs reprises et enseignera la Concept Therapy, avec toujours autant de succès, jusqu’à 78 ans !
Le matin du 24 janvier 1983, à l’âge (inespéré si l’on avait écouté les médecins militaires dans les années 30 !) de 88 ans, il s’éteint paisiblement dans sa modeste maison de Alamo Heights, à San Antonio, au Texas. Il sera enterré au cimetière militaire du Fort Sam Houston, avec tous les honneurs militaires qui lui étaient dues.
mercredi 3 mars 2010
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