Chruri
Pour débuter cette
nouvelle année sous les meilleurs auspices, nous vous proposons en intégralité
l’introduction de notre livre « La
Chiropratique, Principes fondateurs Réactualisés », afin de vous
donner des « munitions », disons... théoriques, lors des discussions
avec des personnes ignorantes de notre profession.
Introduction
« Le chiropraticien du futur voudra prescrire des médicaments et être admis dans les hôpitaux, et le médecin du
futur délivrera des ajustements spécifiques en parlant d’Intelligence Innée, et
il vous traitera (toujours) de charlatan ! » B.J.Palmer
Ce
jour-là, un mercredi, David Daniel Palmer (on l’appelle communément
D.D.), un magnétiseur très renommé alors
âgé de 50 ans, « replace » (on ne disait pas encore « ajuste »)
l’une des vertèbres dorsales du concierge de son immeuble, Harvey Lillard.
Laissons
D.D. raconter lui-même ce moment historique :
« Harvey Lillard, un concierge du Ryan Building, où j’avais mon
cabinet, était tellement sourd depuis 17 ans, qu’il n’entendait pas le vacarme que faisait le tramway, ni le tic-tac d’une montre.
J’enquêtais quant à la cause de
cette surdité et j’appris qu’en faisant un effort dans une position étriquée et
voûtée (« cramped and stooped »),
il avait senti quelque chose qui lâchait dans son dos, et il était immédiatement
devenu sourd. Un examen montra une vertèbre déplacée (« racked
from ») de sa position normale. Je
me dis que si cette vertèbre était replacée, l’ouïe du «bonhomme »
devrait être restaurée. Dans cette intention, une bonne demi-heure de
discussion persuada Monsieur Lillard de me laisser la replacer. Je la remis en
utilisant les apophyses épineuses comme levier et rapidement, l’homme pu
entendre comme avant. Il n’y eut rien « d’accidentel » dans tout cela,
car ce fut accompli dans cette intention, et le résultat attendu fut
obtenu. »
Peu de temps après, c’est un patient cardiaque
qui se voit délivré de son affection
après un « ajustement » vertébral spécifique, et cette
fois-ci, selon les propres termes de Palmer, « immédiatement » :
« Je me suis alors dit : Si deux
maladies aussi dissemblables que la surdité et la maladie cardiaque pouvaient
être causées par une interférence, une compression sur les nerfs, d’autres
maladies n‘auraient-elles pas des causes similaires ? »
Quelques mois après, et fort de plusieurs
milliers d’expériences et de résultats enthousiasmants, il fonde un nouvel art,
et le Révérend Samuel Weed, l’un de ses premiers patients[1],
le baptise Chiro (du grec kheir: main) practic[2]
(de praktikos :
mise en action, agissant).
Donc, littéralement,
la chiropratique est la « mise en action par la main ».
Mais la mise en action
de quoi au juste ?
«La philosophie[5]
de la Chiropratique est fondée sur le principe que les fonctions vitales de
l’être humain sont exécutées (« performed »), et dirigées
par une Intelligence Innée (« Innate »).
Tant que cette
intelligence est capable de transmettre un influx nerveux à toutes les parties
du corps, libre et sans obstruction (« free and
unobstructed »),
nous fonctionnons normalement et conservons une bonne santé.
Un déplacement d’une partie quelconque du squelette
peut provoquer des compressions, des tensions sur les nerfs, qui sont les
moyens de communication de cette
intelligence, et créer ainsi un affaiblissement ou une amplification des
fonctions de l’organisme[6],
constituant ainsi des aberrations
connues sous le nom de : maladies.
Les chiropraticiens ajustent, avec leurs mains, tous
les déplacements osseux, en particulier ceux de la colonne vertébrale, dans
le but d’enlever ces compressions des nerfs qui sont la cause de ces
dérangements.
En agissant ainsi, c’est la transmission normale de
l’influx nerveux qui est restaurée et c’est la santé qui est rétablie.»
Tout juste cent ans
après ces assertions, et dans le dessein de réactualiser le concept,
réaffirmons les principes chiropratiques suivants :
1.
Chaque être vivant possède une Intelligence
Innée (« Innate » en
anglais) intrinsèque, une force vitale, qui permet à l’organisme de s’auto guérir et de s’adapter en permanence aux contraintes
qui lui sont imposées par les
environnements extérieur et intérieur.
Le rôle de l’Innate est
de maintenir l’homéostasie
(l’équilibre) entre tous les éléments du corps humain, et ainsi, de le
conserver en bonne santé, son état naturel.
2.
Le système nerveux régit toutes les fonctions de l’organisme. L’Intelligence
Innée utilise le système nerveux comme moyen de transmission, de
communication entre le cerveau et les différentes cellules du corps. Grâce à cet
influx nerveux, l’Innate coordonne et contrôle chaque
cellule et chaque fonction humaines.
3.
Les dérangements vertébraux, appelés subluxations, provoquent, par des tensions et des compressions sur
le système nerveux, des interférences qui nuisent à la bonne transmission de
l’influx nerveux et « gênent » ainsi l’Innate dans sa mission régulatrice.
4.
La correction (l’ajustement)
de ces subluxations par le chiropraticien réduit les irritations nerveuses,
permet au système nerveux de fonctionner de manière optimal, restaure la bonne transmission de
l’influx nerveux et permet ainsi à l’Innate
de remplir sa mission avec efficacité.
Ces quatre principes « vitalistes »[7] sont
l’essence même de l’identité
chiropratique, et ils constitueront les thèmes de nos quatre chapitres.
Nous pensons vraiment que la philosophie chiropratique ne
change pas, parce qu’elle est basée sur des concepts, des lois, des principes
qui sont eux-mêmes immuables.
Notre philosophie est basée sur des réalités : L’Intelligence Innée EST une
réalité : Sans entrave, elle est toujours efficace à 100%. La
subluxation vertébrale EST une réalité : Elle est toujours néfaste
au bon fonctionnement du système nerveux.
Joseph
Strauss
D.C., Professeur de Philosophie chiropratique, exprime parfaitement notre
conviction :
« Nous avons une
philosophie. Elle existe depuis le commencement des temps. Des hommes ont hais
notre philosophie. Ils l’ont ridiculisée, ils l’ont calomniée, ils nous ont mis
en prison pour l’avoir pratiquée. Ils ont essayé de faire
passer des lois pour la rendre illégale et
nous empêcher de l’expliquer aux patients.
Malgré tout, notre philosophie existe
toujours.
D’autres ont essayé de la
déformer, de la compliquer, de la remanier
pour qu’elle puisse plaire à ceux qui la haïssent.
Nonobstant tous ces assauts,
notre philosophie reste droite, pure, et inaltérée.
Certes, nous mourrons tous,
notre philosophie, elle, ne peut pas mourir, car vous voyez, notre philosophie
est simplement la philosophie de la vie ».
Comble de l’ironie : Alors que certains
chiropraticiens dits « pragmatiques » essaient de passer sous silence
les origines historiques de notre profession, et tentent, par tous les moyens,
de dissimuler les écrits philosophiques de nos fondateurs, on voit, dans le
même temps, la frange la plus influente, la plus «médiatique»[8] et
la plus dynamique de la médecine officielle, adopter un discours « holistique[9] »
qui ressemble à s’y méprendre à celui des Palmer, père et fils.
Encore plus prodigieux, et nous le verrons, la recherche
scientifique contemporaine, en particulier celle qui s’intéresse depuis les
trente dernières années aux relations entre le système nerveux et le système
immunitaire[10],
tend à démontrer que les théories énoncées par D.D.Palmer dès 1895 se
vérifient chaque jour.
Mais cela, des millions de patients ont pu, et continuent
à le constater quotidiennement, depuis plus de cent quinze ans !
[1] Il l’avait soigné pour une sciatique.
[2] Dorénavant, et tout le long de cette étude nous
franciserons systématiquement le terme en chiropratique.
[3] Egalement
intitulé: The Science, Art, and
Philosophy of Chiropractic. Portland, Oregon.
[4] Le style d’écriture très… particulier de
D.D.Palmer (et surtout celui de son fils B.J., encore plus original) ont été
conservés par l’auteur dans les traductions, dans la mesure du possible et dans
les limites de la compréhension.
[5] Philosophie
dans le sens : Principes fondamentaux d’une activité, d’une pratique
(Larousse, 2005)
[6] Ce que nous définirions aujourd’hui comme la perte de
l’homéostasie, c’est à dire, selon Walter
Cannon (1871-1945): « la
propriété des organismes vivants à réguler leur propre milieu interne afin de maintenir des conditions stables et
constantes ». Claude Bernard (1813-1878) le véritable créateur
du concept affirmait : « L’homéostasie,
c’est l’équilibre dynamique qui nous maintient en vie » ;
et : « La fixité du milieu
intérieur est la condition d’une vie libre et indépendante »
[7] Vitalisme :
Tradition philosophique pour laquelle le vivant n’est pas uniquement réductible
aux lois physico-chimiques. (Larousse, 2009).
[8] Citons parmi les plus connus : Andrew Weil,
Robert Becker, Steven Locke, Bernie Siegel, Bruce
Lipton, Candace Pert, Robert Mendelsohn, Dennis Jaffe,
D.L.Felten, I.J.Elenkov, tous médecins, et dont nous aurons l’occasion
de reparler.
[9] Holistique
vient du mot grec hol qui signifie totalité. L’approche holistique consiste
à traiter une personne dans sa globalité plutôt qu’un organe pris isolément ou
une maladie.
[10] Ce que l’on appelle la Psychoneuroimmunologie (ou PNI)
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