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jeudi 7 novembre 2019

Les nouvelles de la chiro novembre 2019

UN ANTI-DEPRESSEUR QUI NE COMBATTRAIT PAS LA DEPRESSION ?


Un Français sur quatre consomme des psychotropes. 150 millions de boîtes d’anxiolytiques, antidépresseurs et autres somnifères sont ainsi prescrits chaque année. Parmi eux, la classe des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (les ISRS, dont fait partie la sertraline) représente une importante part du marché.                                                                                                             La sertraline, molécule de l’antidépresseur connu Zoloft®, se retrouve ainsi de plus en plus souvent prescrite en première intention dans le traitement de la dépression et de l’anxiété sociale, parallèlement ou non à une psychothérapie.
En févier 2018, une méta-analyse tentait de mettre fin à toute controverse en clamant que les 21 anti-dépresseurs les plus courants étaient définitivement plus efficaces qu’un placebo dans les traitements à court terme de la dépression majeure chez l’adulte.                                                                        Mais une récente étude britannique sur l’un d’eux, la sertaline, publiée dans The Lancet Psychiatry et menée par des chercheurs de l’University College London, n’irait pas dans ce sens… Selon eux, cet anti-dépresseur n’aurait pas vraiment d’effet sur les symptômes dépressifs, au cours des six à douze premières semaines d’utilisation. 
Cette étude a été conduite dans des cabinets de médecins généralistes anglais, et implique 653 patients dépressifs, âgés de 18 à 74 ans. Ces derniers ont été divisés en deux groupes : le premier a reçu un médicament placebo pendant 12 semaines, tandis que le second a reçu de la sertaline.  Résultat, les symptômes dépressifs étaient 5 % plus faibles après six semaines de traitement pour les patients sous sertraline ce qui n’était, selon les chercheurs, “pas une preuve convaincante” d’un réel
effet de la molécule. Après douze semaines, ces symptômes n’étaient réduits que de 13 %, un résultat trop “faible” pour les scientifiques. En revanche, le médicament s’est montré plus efficace dans la réduction de l’anxiété, puisque ces symptômes ont diminué de 21 % au bout de six semaines, et de 23 % après douze semaines.  Les personnes sous sertraline étaient tout de même plus susceptibles d’affirmer qu’elles se sentaient mieux, et que leur santé globale s’était améliorée.
 
Les experts se sont dit surpris par les résultats de l’étude, montrant clairement un effet trop restreint de ce médicament sur les symptômes dépressifs, comme l’abattement ou l’humeur maussade.  Ils insistent néanmoins sur le fait que la sertraline est tout de même efficace pour réduire l’anxiété, et devrait donc continuer à être prescrite par les médecins... “Les antidépresseurs fonctionnent, mais peut-être différemment de ce que nous pensions initialement”, indique le Professeur Glyn Lewis, chef de division à l’UCL Psychiatry, qui a dirigé ces travaux. “Ils semblent d’abord travailler sur les symptômes de l’anxiété, avant d’agir éventuellement, plus tard et plus faiblement, sur la dépression. […] Nous avons définitivement besoin de meilleurs traitements contre la dépression, il faudrait faire plus de recherches dans ce domaine”.

Cette étude, financée par le National Institute for Health Research, est le plus grand essai contrôlé contre placebo d’un antidépresseur, qui n’ait pas été subventionné par l’industrie pharmaceutique.

Par ailleurs, l’homéopathie pour laquelle on manque encore d’études scientifiques, et dont l’efficacité reste donc elle aussi contestée, ne sera plus remboursée... Encore deux poids deux mesures dans le milieu médical ?  



The clinical effectiveness of sertraline in primary care and the role of depression severity and duration (PANDA): a pragmatic, double-blind, placebo-controlled randomised trial
The Lancet Psychiatry, 19 septembre 2019

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